Le NAFCC exprime son inquiétude devant la pression grandissante à laquelle sont soumis les journalistes étrangers travaillant en Tunisie.
Le dernier incident en date s’est produit dimanche 14 janvier au détriment de Michel Picard, correspondant français de RFI, qui couvrait la visite du président tunisien Béji Caïd Essebsi à Ettadhamen, à l’ouest de Tunis.
Les policiers lui ont d’abord interdit de discuter avec les personnes rassemblées pour l’inauguration d’une maison des jeunes par Béji Caïd Essebsi. Le journaliste s’est donc éloigné pour mener à bien ses interviews. Un homme, refusant de décliner son identité, l’a saisi par le bras et l’a emmené près d’un véhicule de l’armée. Après avoir attendu 15 minutes sans obtenir aucune information, le journaliste a décidé de reprendre son travail.
Plus tard, alors qu’il s’apprêtait à partir, une voiture de la Garde nationale l’a interpellé. Au poste, Michel Picard, dûment accrédité par l’Etat tunisien, a dû répondre à des questions concernant le fait qu’il était non accompagné. Si l’échange est resté courtois, le journaliste a dû signer un document en arabe, sans traduction officielle, avant d’être autorisé à partir.
Le NAFCC déplore également un excès de zèle des policiers chargés de filtrer l’accès à l’avenue Habib-Bourguiba où avaient lieu des rassemblements aujourd’hui. Des journalistes, notamment cameramen et photographes, ont été bloqués plusieurs minutes sous prétexte de contrôler leurs papiers. Ces journalistes avaient leur carte de presse délivrée par les services de la communication de la présidence du gouvernement et leurs autorisations de filmer.
Les incidents de ce dimanche surviennent trois jours après la convocation du journaliste indépendant Mathieu Galtier par la Garde Nationale du Bardo à Tunis où il a été prié de révéler l’identité de ses contacts, exigence contraire aux standards internationaux régissant la liberté de la presse.
Le NAFCC appelle les forces sécuritaires tunisiennes à respecter le travail des journalistes conformément aux engagements pris par les autorités tunisiennes elles-mêmes.